Le robot capable de penser et d’agir comme un être humain, c’est le fantasme de l’humanité depuis l’antiquité. De la même façon que Dieu nous créa à son image, nous estimons que nous avons le pouvoir et possiblement le devoir de créer une créature qui nous ressemble. C’est donc dans cette dynamique, dans cette sorte de transfert ontologique, que l’Homme s’inscrit lorsqu’il aborde toutes les questions relatives aux robots intelligents. Suscitant à la fois la crainte et la fascination, le phénomène s’est depuis quelques années invité dans les méandres du droit. En tentant de se frayer un chemin vers un monde que les sciences technologiques, la littérature, le cinéma et même la philosophie côtoient déjà, le droit et plus précisément le droit pénal, souhaite lui aussi pouvoir tirer son épingle du jeu afin d’anticiper les répercussions de cette révolution robotique. C’est donc sous le prisme du Robotum criminalis, une entité robotique intelligente qui de son propre chef ou sous le contrôle de l’être humain commet des crimes, qu’il faudra s’appuyer pour comprendre le phénomène. Par ce biais, il sera ainsi possible de démontrer que la norme pénale peut constituer un formidable instrument de décryptage de toutes les questions relatives à la robotique et à l’intelligence artificielle.